Le maté est une boisson composée à base d’eau et de feuilles de yerba mate transformées. La yerba mate est une espèce de houx dont le nom botanique est Ilex paraguariensis (ou thé du Paraguay). Elle pousse dans le nord de l’Argentine, au Paraguay et au sud du Brésil. Les guaranis sont les premiers à avoir cultivé la plante.
Selon l’explorateur du 19e siècle Joseph Hooker, la yerba mate était consommée en Amérique du Sud bien avant l’arrivée des conquérants espagnols et portugais. Par ailleurs, il a été déterminé que les plantes Ilex, y compris Ilex paraguariensis, étaient consommées par différentes tribus et peuples sur tout le continent.
Tout commence chez les guaranis
Guaraní est un terme générique pour désigner des groupes de différentes tribus. Elles ont en communs différents aspects de leur culture, comme la langue, l’histoire et les mythes, les traditions, etc…
Les Guaranis ont fortement influencé la consommation actuelle de yerba mate, car ils utilisaient des techniques et des outils que l’on retrouve ensuite ailleurs sur le continent. Par ailleurs, les guaranis utilisaient des techniques comparables pour sécher, griller et moudre la plante. Ils utilisaient également le yerba mate pour certains maux et pour selon des témoignages de certains rites qui restent encore mystérieux.
Le yerba mate (et d’autres types de houx) a été bu par de nombreuses cultures différentes à travers le continent sud-américain. Que ce soit dans le cadre de cérémonies ou de rituels magiques, ou comme événement social, on ne peut nier l’importance de cette boisson sur ce continent.
Définition du mot « maté »
La tradition de la consommation de maté telle que nous la connaissons est principalement héritée de la culture guarani. Comme il est dit plus haut, ils le buvaient avec les mêmes accessoires et techniques utilisées aujourd’hui.
Toutefois, le mot « maté » n’est pas d’origine guarani.
Le peuple quechua utilisait le terme mati, qui signifie tasse, et maté.
Le mot « maté » pourrait être issu du tecomate aztèque, qui fait également référence à une gourde. Ce terme vient du náhuatl, tecomatl, un mot composé qui signifie » récipient solide » – te signifie « solide » et comatl, « récipient ».
Il existe plusieurs hypothèses différentes quant à son origine. Cependant, elles ont toutes en commun qu’en fait, chose très surprenante, le maté n’a jamais fait référence à une boisson. Apparemment, les conquérants espagnols auraient confondus le terme désignant la tasse et un autre la boisson, utilisant la première comme la seconde. Il est à noter qu’en espagnol, le mot « maté » signifie toujours à la fois la boisson et la calebasse dans laquelle le maté est contenu traditionnellement.
Cependant, il est évident que le terme « maté » est issu d’une des langues amérindienne d’Amérique du Sud. Cependant, il n’est pas simple de distinguer laquelle. Les similitudes entre ces théories témoignent de la richesse et de la complexité des échanges culturels entre les différentes cultures qui vivaient sur le continent.
Qui boit du maté aujourd’hui ?
L’histoire de la yerba mate est consommée en Amérique du Sud depuis des siècles, bien avant la colonisation espagnole. Il était à l’origine consommé par le peuple Guaraní, qui vivait dans ce qui est aujourd’hui le Paraguay, le nord de l’Argentine, le sud du Brésil et certaines parties de l’Uruguay et de la Bolivie. Ils mâchaient d’abord les feuilles vertes du houx, puis utilisaient la gourde de maté et une petite paille en roseau.
Depuis le XVIIe siècle et l’arrivée des Jésuites dans la région, la consommation fut tout d’abord interdite, puis encouragée, car ils se sont rendu compte qu’elle était bénéfique pour la santé. Bu principalement dans les zones rurales, la consommation du yerba maté dans les villes a augmenté à la fin du 19ème siècle et tout au long du 20ème siècle.
La façon de boire le maté a légèrement différé en modifiant la matière de ses éléments de base, et il existe une grande variété de manière de procéder. Le principal changement a été l’introduction du « termo », une gourde isotherme (qui a pris le nom de Thermus, l’une des plus grandes entreprises, à la manière de « Frigidaire »). Le « termo », introduit pour la première fois en Uruguay dans les années 60, a permis aux « materos » de pouvoir consommer un maté sur le pouce, en gardant l’eau chaude toute la journée et en pouvant le déguster quand ils le souhaitent.
Aujourd’hui, le maté est toujours consommé au Paraguay, en Argentine, en Uruguay et dans certaines régions du Brésil (principalement dans les états du Rio Grande du Sul, Santa Catarina, Parana et le Mato Grosso. Il est également consommé dans le sud du Chili et dans les zones rurales de la région centrale. Les uruguayens est le peuple qui en consomment le plus : de 6 à 8 kg de yerba par personne et par an. Les argentins en boivent en moyenne 5 kg par personne et par an et sont également le premier exportateur de yerba maté dans le monde.
Chaque région a sa propre préférence en ce qui concerne le type de yerba, la température de l’eau et les différentes manières de préparer et de consommer le maté. En général, au Brésil et au nord de l’Argentine, est utilisée une grande calebasse à maté, alors qu’en Uruguay, au sud de l’Argentine et au Chili, il est plus courant de le boire dans une petite calebasse. Les paraguayens boivent généralement dans une guampa. Le cimarron est préféré en Uruguay, au sud de l’Argentine, au Chili et au sud du Brésil, tandis que les paraguayens et les argentins du nord préfèrent le tereré.
En dehors de l’Amérique du Sud, la Syrie est le pays qui importe le plus de yerba d’Argentine. Cela s’explique par la vague de migration de Syriens – et de Libanais – vers l’Argentine, qui sont revenus au pays et ont contribué à l’essor mondial de cette tradition.
Avec la migration des sud-américains vers l’Amérique du Nord et l’Europe, la consommation de maté a augmenté, surtout après les nombreuses études récentes qui ont confirmé certaines vertus bénéfiques (La plante contient 196 composés actifs, dont 24 vitamines et minéraux et 15 acides aminés…)